Bonjour,
Ce lundi 4 novembre, j'ai suivi une
journée de formation sur les cultures hivernales. Elle était
organisée par le CIVAM (Centres d'Initiatives pour Valoriser
l'Agriculture et le Milieu rural) Aquitaine. Cette formation très
intéressante était l'occasion d'apprendre à appréhender les
cultures hivernales en vue de récoltes en fin d'hiver et début
de printemps. Les deux cultures principalement abordées lors de cette formation ont été la
carotte et la pomme de terre.
Pour la carotte :
La période de semis idéale se situe
fin octobre/début novembre, sous tunnels « fraisiers ».
Il s'agit de petits tunnels, en général de 4 à 5 mètres de
largeur, montables facilement, et démontables (voire déplaçables)
tout aussi facilement. Leur principal avantage réside dans leur prix
relativement peu élevé (environ 1,50 euro / m2).
La carotte n'aime pas l'apport de
matière organique « fraîche ». Elle n'est donc pas la
candidate idéale à une tête de rotation.
Les principaux problèmes de la carotte
sont les nuisibles, et l'enherbement.
Pour les nuisibles, principalement la
mouche de la carotte, il existe la solution efficace de recourir au
filet anti-insecte. Pour l'enherbement, il faut jouer du faux semis,
du désherbeur thermique, de la herse étrille, et de … l'huile de
coude si tous les moyens précédents n'ont pas été suffisamment
efficaces !
Pour la pomme de terre :
Ce légume étant relativement
gourmand, c'est le candidat idéal pour une tête de rotation. Sous
tunnels « fraisiers », une culture en 4 rangs est
envisageable. Le secret d'une plantation réussie ? Un bon
pré-germage (germes pas trop longs, mais plutôt trapus dans
l'idéal), permettant de gagner une bonne quinzaine de jours. Il faut
aussi veiller à limiter la pousse des herbes, avec une herse étrille
par exemple, en reconstruisant les buttes après son passage. Le buttage permet aussi de lutter efficacement contre les adventices. La
période de plantation sous abris peut avoir lieu dans ma région
vers février/mars.
Qui dit patates, dit …. doryphores !
Alors pour lutter contre ces sales bêtes, on peut utiliser soit le
Bacillus thuringiensis (BT pour les intimes), soit un semis de lin
(attention à bien synchroniser les cultures pour obtenir sa
floraison au bon moment), soit une élimination manuelle. Toutes ces
pratiques peuvent bien sûr être associées et cumulées, cela n'en
sera que plus efficace. Attention aussi aux repousses spontanées
issues d'une culture de pommes de terre précédente, ce sont de véritables foyers
d'infestation pour les doryphores !
L'autre ennemi redoutable de la patate
est le taupin. C'est un ravageur très ennuyeux, d'autant plus que
son cycle de vie est long (4 à 5 ans), et qu'il est ultra présent
lors de mise en culture de prairie (ce qui risque d'être le cas pour
moi ...). Les solutions ? Le piégeage ! Avec des demis
patates posées sur le sol et relevées tous les jours. Il semble que
cela fonctionne encore mieux avec des pommes. Les pièges à
phéromones semblent être aussi efficaces.
Pour les problèmes de maladie, style
mildiou, la pulvérisation de cuivre (bouillie bordelaise par
exemple) est préconisée. Il est important de noter que tout
traitement par pulvérisation devrait être fait en utilisant en plus
un agent mouillant, améliorant l'efficacité et la tenue du principe
actif.
Voilà en résumé ce que l'on nous a
appris sur ces deux cultures. Je n'ai bien sûr pas retranscrit
l'intégralité de la formation, mais seulement les quelques points
qui m'ont parus essentiels.
La formation s'est terminée par la
visite d'une exploitation sur la commune de Baurech.
A bientôt,
David
Attention ! il est probable qu'à ta formation on ai bien expliqué quel BT il faut pour utiliser ! Ce ne sont pas tous les mêmes et par exemple le BT le plus courant var. Kurstaki vendu en Delfin par exemple http://e-phy.agriculture.gouv.fr/spe/9200482-14851.htm ne marche pas pour les patates (en dehors du fait qu'il n'est pas autorisé). Il faut la var. tenebrionis sous forme de Novodor http://e-phy.agriculture.gouv.fr/spe/9800280-18127.htm.
RépondreSupprimer(désolée pour les noms de marques, mais en l'occurence difficile de s'en dégager pour expliquer)
Oui, en effet, cela nous a bien été précisé. C'est moi qui ne l'ai pas retranscrit dans mon article. Il s'agit bien d'utiliser le BT tenebrionis (nom commercial : Novodor ©). Il agit par ingestion contre les larves de doryphores qui arrêtent alors de s'alimenter. Il nous a aussi été précisé qu'il ne fallait pas le mélanger avec des produits à base de cuivre.
SupprimerMerci pour ce commentaire judicieux.